C’est tout à fait par hasard que par un après-midi d’été je tombai dans le chaudron de la poésie, et naturellement elle me devint aussitôt vitale.
Nous étions début juillet 1986, mon fils avait tout juste six mois et tandis que je l’emmenai une énième fois prendre le vent gorgé d’histoire des ruines du château du Miramont, sur la montagne d’Alaric, un étrange et délicieux frisson vint parcourir mon corps. Sans que j’en prenne alors conscience les muses toquaient à l’huis.
Extrait de « José à sa famille »
Je ne connaissais rien de leur volupté, ma curiosité n’ayant jamais emprunté leur sente, mais j’avais quand même gardé dans un tréfonds de ma mémoire ces images d’Epinal dont quelque béotien m’avait gratifié sur le sujet l’un de ces rares jour où j’étais de connivence avec l’école.
Le soir même, tandis que le petit duc lançait ses vocalises depuis la lucarne de mon grenier, je me surpris à griffonner quelques vers. D’une idée à l’autre, d’une rime à l’autre, d’un recueil à l’autre je mis du temps à réaliser que les neuf filles de Zeus et Mnémosyne folâtraient en gloussant au bout de ma plume et que l’ilotisme qu’elles m’avaient réservé était bien plus doux que tous les duvets du paradis terrestre !
Quelques années s’écoulèrent et le temps des belles rencontres arriva, là aussi par hasard. Tout commença chez France Roques-Marmisse, une artiste peintre de renom qui ouvrait une fois par mois son cœur et sa porte aux artistes toulousains comme à ceux de tout le monde francophone. Si jusque-là mes écrits n’étaient jamais sortis du tiroir où ils sommeillaient, maintenant que j’avais franchi le perron de ma demeure, ils se mirent à convoler avec ceux d’artistes de renom. Puisque cela ne semblait gêner personne je laissai mes images batifoler et j’acceptai fièrement d’entrer à la Société des Poètes et Artistes de France… puisque René-Paul Entremont, le Président en personne, m’y conviait. Il était là ma première famille littéraire.
La tâche fut aussi passionnante qu’ardue car je n’avais encore jamais dormi avec Victor Hugo, Ronsard, Baudelaire, Verlaine, Du Bellay, Lamartine ou Gautier et je pensais que les côtoyer intimement prendrait un certain temps d’adaptation. Mais voilà que chaque soir j’en retrouvai quelques-uns à l’hôtel Pimodan, sur l’Ile Saint-Louis, où leur cartagène arrangée nous permit de copiner rapidement.
La poétesse Anne-Marie Vergnes nous rejoignit chez France et me présenta son fils Bruno, artiste peintre et passionné de guitare. Il n’en fallut pas plus pour que nous débutions ensemble, sous le nom de « Pelharots de Gobe-Lune » nos récitals de poésie « animato ». J’avais maintenant quelques textes adaptés pour la scène, Bruno sachant trouver les musiques pertinentes nous nous prîmes rapidement d’affection pour les planches. L’histoire dura onze ans et nous amena même à faire la première partie d’artistes professionnels, un univers fort coloré, fort aromatisé et ô combien enrichissant !
Le coup de foudre et le déclic me vinrent lorsque la même année je fus convié à entrer dans le cercle des « Drosophiles Capitolins », à Toulouse. Ma seconde famille littéraire prenait vie. Le « drosophile » étant l’amateur de rosée, et « capitolin » pour le capitole de ladite ville bien entendu. Il était là le temple de l’idée et toutes trouvaient à faire débat. La littérature y côtoyait l’amour, la guerre, la philosophie et jamais je n’eus de toute ma vie pareille école !
Il y eut ensuite ma rencontre avec « Les Chansonnets », à Blagnac, qui durant une douzaine d’années fut ma troisième famille artistique. On y mêlait, la poésie et la chanson de toutes les écoles et de toutes les époques dans une inégalable amitié, au pied d’un feu de bois où les flammes de l’idée se tordaient de désir !
Ma quatrième famille artistique c’est à Dunes que je la trouvai, dans le Tarn-et-Garonne, au sein de « l’Atelier Dunois d’Expression Francophone » qui s’articulait autour de l’œuvre de la poétesse Anne-Marie Kegels, dirigée par René-Paul Entremont.
Le ciel artistique des « Pelharots de Gobe-Lune» fila, bleu et sans nuages, jusqu’à ce jour d’été de 2006 où mon ami Bruno dut s’exiler du côté des Pyrénées Atlantiques pour démarrer une carrière d’enseignant.
Dès l’automne, alors que j’intervenais sur une scène ouverte toulousaine, je croisai le chemin d’un ovni de la musique. Un accordéoniste qui accompagnait un ami me proposa de collaborer avec moi ! J’en fus flatté et lui suggérai de nous rencontrer rapidement. Cet accordéoniste s’appelait également Bruno, fallait-il y voir un signe ? Depuis 2006 nous n’eûmes de cesse que de promener notre amour de la musique et de la poésie au travers de bien des scènes. Ce 7 décembre 2024 vit la fin des récitals tels que j’en conçus l’idée en 1995. Je finis fort bien entouré, accompagné de Bruno à l’accordéon, Rose au violoncelle et Christian à la batterie. Autre chose viendra, plus tard, sûrement, sous une autre forme, et si mes trois acolytes sont toujours partants vous nous retrouverez alors plus forts et plus fous que jamais !
Parallèlement je créai ce site internet en 2012, et depuis, des courts-récits, deux romans historiques versifiés, un essai philosophique et quelques traits d’esprit empruntés à de grands noms sont venus enrichir les poèmes et les vidéos de scène. J’espère que toutes ces images que j’ai mises en exergue vous permettrons de prendre un air plus pur que celui qui nous est imposé par les temps actuels.
Au travers de ce site je continuerai de vous proposer mes images, ma vision de l’amour, de la paix, de la fraternité tant qu’il me sera possible de le faire. Tout au long de mes activités artistiques scéniques vous m’avez apporté beaucoup plus qu’un être humain a besoin pour vivre heureux et je vous en remercie très chaleureusement.
Lisez, évadez-vous et vivez en paix.
José.
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