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Un poème de comptoir

Garçon, un poème je vous prie !

des vers sans sauce ni Chantilly,

juste quelques rimes nature ;

une belle idée sans fioriture !

 

un thème fleuri s’il vous plait,

ni lourd, ni couru, ni  surfait ;

une musique de printemps…

mais sans soleil éblouissant !

 

qu’on puisse aussi tergiverser

au second ou troisième degré…

avec une dose d’humour,

et quelque chose un brin glamour !

 

qu’il parle de vigne, de fille légère,

de paysan et de sorcière,

ou de bon grain ou bien d’ivraie

peu importe, mais qu’il soit vrai !

 

et puis, veillez aussi, garçon,

à ce qu’il y ait la ponctuation,

ce qu’hélas trouvent subalterne

la plupart des poètes modernes !

 

des quatrains sans prise de tête ;

un peu de poudre d’escampette

qui m’entraîne au travers des nues

hors mascarade et hors chahut !

 

qu’on y voit le coquelicot

danser sous un vent in-folio,

et qu’en la trame à l’encre noire

il y ait à manger et à boire !

 

garçon, un poème je vous prie,

sans prétention mais fort joli !

un cru classé en quelque sorte

qui vienne des tripes et de l’aorte !

 

et que l’auteur soit généreux,

dans sa cuisine, un cordon bleu !

et que l’auteur soit expressif,

qu’il choisisse à point l’adjectif !

 

——

 

Très bien, Monsieur, j’ai ce qu’il faut.

Jamais primé au Renaudot

bien que Poète de haut-goût,

un vrai délice, un vrai bijou,

 

Monsieur,

Je vous apporte un « Garrigou » !

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