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Montirat qu’on croyait foutue

Il parait qu’à Montirat

« los omès son venguts fats ! »

(les hommes sont devenus fous !)

 

en un grand feu de sarments

ils ont brûlé leur «présent»,

leurs soucis, leur manque d’argent,

des pneus et des contrevents,

des roses, des œillets, du chiendent,

leur soleil et leur Cers violent,

leurs rires, leurs amusements,

la Dépêche, l’Indépendant,

les Mémoires de Chateaubriand,

leur Clovis, ses hordes de Francs,

brûlé consciencieusement

leurs prières et leur monument

aux morts de la guerre de cent ans,

l’hypocrisie, les faux-semblants,

les promesses du gouvernement

et leurs brebis et leur dieu Pan !

 

Il paraît qu’à Montirat

« los omès son venguts fats !»…

(les hommes sont devenus fous !)

 

terminés les sacrifices,

bouts de ficelle et artifices,

tué le serpent d’Eurydice,

finis les charges de police,

la cruauté, les maléfices,

brûlé pain dur et «pain d’épice»,

jetés aux sarments le calice,

et les bonnets et les pelisses,

le sein des anciennes nourrices,

les cocardes de l’armistice,

les quatre saisons, leurs solstices,

bien sur leurs saintes «bienfaitrices»,

les sueurs et les cicatrices,

mondialisation et matrice

et sur la braise d’immondices

ils ont fait cuire la saucisse !

 

puis ils ont bu comme des trous,

causé comme le font les voyous

sans retenue et sans tabou…

oui Saint Antoine de Padoue

Montirat mourait du mildiou !

à coup de fourches et de cailloux

ses braves ont arraché le clou,

fait sauter le moindre verrou…

certes,

mais Montirat demeure debout !

 

Après cette nuitée sauvage

l’ordre est revenu au village,

le mal a plié ses bagages ;

s’en est fini de l’esclavage !

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