Ils venaient contre moi, nous mettions la musique,
leur esprit s’égarait en ces landes magiques
qui sorties du vinyle prenaient vie sur les murs,
et leurs bras étaient chauds et leur regard si pur;
leur souffle, sur ma peau, comme un parfum sauvage
exhibait la candeur des enfants de leur âge.
Ils aimaient, en suivant les anges dans le ciel,
écouter chaque soir les contes de Noël !
Ils venaient se blottir et je ne sais des trois
qui tenait la main de Dieu, mes enfants ou moi !
les anges et les bergères promenaient au plafond
leurs sabots de buis blanc, leurs chiens et leurs moutons !
Parfois, sortis d’un rêve, ils me disaient « papa ! »
je n’avais le temps de répondre que déjà
ils chevauchaient Pégase, je chevauchais le vent ;
avec mes deux petits nous étions trois enfants !
Comme les flocons au dehors, chez nous voletaient
les perles de bonheur et les bulles de gaieté ;
nous ne brûlions guère de bois à la saison
mais nos longs câlins réchauffaient notre salon !
Puis les enfants ont atteint l’âge de raison
et la mode n’est plus aux vieux microsillons …
mais un jour, à Noël, nous nous embrasserons
et chanterons en choeur nos anciennes chansons !
Avec eux j’ai grandi, avec eux j’ai passé
tant de moments à croire à l’immortalité ;
avec eux j’ai vieilli et je saurai bientôt
si de croire au divin rend l’homme bon ou sot !