à qui de droit et de raison ;
– préface –
Cher lecteur,
à l’extérieur ;
Plus les nuits succèdent aux jours, plus les jours renchérissent sur les nuits, plus j’ouïs aux abords de la mare un coassement inhabituel.
De plus, les grenouillettes changent de tons, ironiques aux chants des saisons ; les lotus sacrés, les victorias et les nénuphars ne valsent plus à contre-courant.
Les hydromètres s’entrechoquent, défiant les lois du bon sens, se disputent même !
L’agrion se fait appeler « Monsieur » !
Alors qu’aux temps anciens les cyprinidés allaient en bandes, rigolards et guindés, les voici, solitaires, amorphes, les écailles en lambeaux.
Venez donc au crépuscule vous y verrez le dieu Triton tirant un char de divinités apathiques ; c’est la foi qui manque le plus ! La mare a donc perdu l’esprit ?
Puis, des musiques d’épouvante retentissent des eaux troubles de la dernière grenouilles-partie ; comme si la mare en avait marre de poursuivre sa lutte pour la vie !
à l’intérieur ;
Hugo vit une « année terrible 1 ».
Rimbaud se nourrit « d’illuminations 2 ».
Dans la pénombre, cependant, Malraux entrevoit « l’Espoir 3 ».
Je rassemble alors mes esprits, quelques amis et nous irons, dès qu’il fera noir, cueillir la lune dans l’abreuvoir !
– Trêve des communards, trêve des capitalos –
qui peint le vrai ; qui grave le faux ?
Si, croix de bois, croix de fer, chacun passe une « Saison en Enfer 4 », croix de fer, croix de bois, passons donc Satan à tabac !
L’heure est venue, Camarades de la frondaison nouvelle ;
en route, main dans la main !
J.G
Chapitre 1: Herméneutique du Poète.
Chapitre 2: Herméneutique de l’Idée de Dieu.
Chapitre 3: Herméneutique de l’Homme Politique.
Chapitre 4: Herméneutique de la Femme.
Chapitre 5: Herméneutique de l’Homme-Artiste.
Chapitre 6: Herméneutique du Bio.
Chapitre 7: Herméneutique du Changement.
Chapitre 8: Herméneutique du Soi.
Chapitre 9: Le chemin de vie « Herméneutique du Choix ».
Chapitre 10: Le chemin de vie « Herméneutique de la Conséquence ».
– Chapitre 1 –
« Herméneutique du Poète »
Attendre,
attendre demain …
quelque ouverture au coin des cieux !
– ô colombe, ô mirage –
toujours demain
toujours demain …
attendre l’inspiration nouvelle,
chercher le mot, chercher le verbe,
dénicher l’adjectif, traquer l’ivresse ;
le petit plus qui déconcerte !
terreau inculte, ou tourbe inerte ?
Et puis trouver la rime, la prosodie,
la musicalité ;
croiser enfin la foi naïve ;
avoir le rythme en quelque sorte,
le « clap » du doigt, le « tap » du pied,
l’œil aiguisé,
la griffe cannelée,
la bague au cœur,
les clés de l’âme
et la lucarne dégagée !
éprouver le besoin de s’envoler, de convoler !
savoir !
connaître la trace des anciens ;
batifoler à leurs côtés ;
acquérir l’expérience ;
par la barbe blanche d’Hugo
accompagner Léopoldine ;
chercher au fond de Baudelaire
quelque paradis naturel ;
trouver en l’âme de Gauthier,
quelques émaux, quelques « camés 5 » ;
comprendre
les « jaunes amours 6 » de Corbière !
finir par créer son propre horizon
la tête penchée, l’air niais de celui qui transmute l’idée, l’image, la couleur, la senteur, l’émotion, le sentiment ;
trinquer à l’élixir universel !
avoir l’esprit gypsophile:
léger, gonflé, fleuri ;
orné de bleuâtres grotesques !
– ô Rome antique –
être celui qui magnifie,
qui arrondit les bouts d’épines,
qui décuple les fragrances !
– ô broderie, parterre subtil –
– ô arabesques, dentelures de l’esprit –
celui qui dompte la lumière !
celui qui chevauche les brumes !
– ô destins immenses –
Etre celui qui perd l’instant ; qui perd la vie ;
qui se déconnecte à loisir pour s’engouffrer dans un océan de pétales ; glisser sur le tulle des nymphes ;
s’enivrer à la dérobée de longs baisers silencieux ; s’enivrer encore de jeunes anémones bouclées ;
Etre celui qui recouvre l’existence
paré d’une coiffe de lierre sec ;
– ô sorcières, ô pouvoirs –
– ô envoûtements –
qui, comme la mousse, serpente à travers le spectre solaire !
jouir des leurres de l’arc en ciel ;
être l’esclave du beau ;
être le maître des ruisseaux…
chaque ruisseau est un abîme,
un trou de plus dans l’existence !
être poète est une chance ?
comme chaque abîme est béant !
comme chaque poète est enfant !
Le rêve ?
peut être bien le cauchemar, oui !
le poème est un traquenard !
déclic « cerisé » pour les merles !
mâchoire aiguisée pour vieux loups !
le rimailleur est prisonnier au cœur des vents, des garrigues, des mers, des forêts;
– le feu au cœur, la flamme à l’âme, l’esprit de braise ! –
adieu, l’incendiaire incendié ; bien fait !
pris au piège des boulevards,
victime des néons accrocheurs,
des belles aux faux accroche-cœurs,
il jouit de fausses libertés ;
croit avoir la plume des vertus ;
bel et bien poète… et foutu !
il n’est que « cheminement » fait d’encre, de gouttes de sueur et de sang !
Sans cesse il creuse son sillon ; à la pioche ou à la houe ; son sillon à la plume d’oie…
voyou ; vieux fou !
au pied du sillon, nu, non ce n’est pas demain qui passe ; ni aujourd’hui, ni hier…
ni leur vie, ni la nôtre !
tout juste un semblant, une lueur ;
une contrefaçon !
sans autre référence ;
sans coulée de volupté, ni jouissance quotidienne !
Le sillon n’est que métaphore,
le texte, un gribouillis vivant…
tout est mensonge, disait l’un !
la métaphore le sait bien, elle qui n’est qu’hypocrisie !
comment appelez-vous, sinon, ce « substitut » de vérité, vous qui crevez au pied du texte en contorsions exagérées ?
– ô triturations des sens –
– ô tribulations de nantis –
Malherbes, Boileau, pourquoi codifier le vulgaire ?
Ecritures échevelées, disait un autre !
Delteil causait de paléolithique !
– ô « cuisine paléolithique 7 » –
– ô faim paléolithique –
– ô innocence paléolithique –
adieu progrès !
qui soutient l’autre et qui le porte ?
– salut, ô « Grande Delteillerie » –
sur tes fagots d’amandiers flotte l’esprit de « Jeanne d’Arc 8 »,
et « Jésus II 9 », ô grand sauveur, ne toque pas encore à mon cœur !
– ô tuiles lessivées de Villard –
– ô tuiles oubliées de chez nous –
Rien n’est plus comparable au cardiogramme de la société, que l’œuvre…
– ô œuvres poétiques –
oui, même l’œuvre à prix réduit !
Jamais le poète n’est épris de folie ;
point de miroir aux alouettes
et point de gaule de verger !
reflet !
œil pour œil, dent pour dent !
il est le fidèle reflet du temps qui passe,
puis, volute de fumée, il trépasse !
« l’impalpable » !
il s’égrène et renaît de ses cendres !
– ô grand Nietzsche –
cercle infernal ou cercle d’espoir ?
au son des fifres et contrebasses, il s’engloutit !
– ô grand Ducasse, chante nous encore Maldoror 10 ; le poète est en mal d’amor ! –
il est le fidèle reflet de ses jouissances, de ses maux ;
témoigne de l’aube, du crépuscule,
des famines de l’amour,
de la ronde des jours,
des bonheurs et des violences,
des violettes ou de la démence ;
il est l’orphelin 11 de Rimbaud ;
il est la rose de Ronsard,
le bien et le mal d’Eluard,
le « signe ascendant 12 » de Breton
comme le « Sémiramis 13 » de Valéry ;
au creux des clairières 14 de Jammes, il est le parti pris 15 de Ponge ;
il trucide ou passe l’éponge…
il est là pour pousser la roue !
qu’advient-il alors du cerceau ?
le cerceau a du poil partout ;
il remonte aux sources de tout !
qui donc met l’expérience à profit ?
à l’heure de l’électronique
il pousse toujours le remontoir ;
sa montre est encore à gousset ;
le temps n’a plus d’effet sur lui ;
il sait bien qu’il est immortel… et ne
cherche même pas à bien vivre !
– encre noire pour idées rouges –
– encre rouge pour idées noires –
vérité !
il est vérité absolue ;
carnet de bal, livre secret !
il soigne, il panse, il apaise !
potage de la société, il faut y croire ;
il faut le boire,
s’en gargariser et l’aimer !
Attendre,
encore attendre ;
toujours attendre…
mais le temps manque à autrui ;
l’instant devient difficile !
– il faut abjurer ou mourir –
il y a mort d’homme au Paradis !
« l’homme »,
l’homme, nous y voici !
Après le corps il perd l’esprit !
et le poète s’est fait homme…
et “l’Homme-Poète“ écrit !
reprends la plume des grands jours,
Ronsard écrit toujours l’amour !
Ronsard écrit toujours l’amour, mais la dictature s’installe !
Hélène, Astrée, sur le trottoir louent leur corps pour quelques dollars !
l’Amérique nous colonise ;
poète, fais rimer les textes de loi !
– ô médisance naturelle –
– ô insuffisance intellectuelle –
« l’argent » ;
argent promis, juré, craché ;
seul l’argent fait la loi, l’ami !
– ô déshérités –
– ô cultes sans fond –
– ô matière désagrégée –
l’argent a droit de vie, droit de mort !
– ô sujets du monde –
poète,
qui donc encore te fait confiance ?
Ah, ries donc des profils qui passent,
tu n’es plus rien l’ami,
plus rien !
Cassandre hurle aux vautours,
Marie se dope à l’ecstasy,
l’Orphée d’Apollinaire est lesbienne,
les Jean Valjean n’existent plus,
la pomme de Gavroche est véreuse !
seul le soleil défait encore sa couette à l’ouest ;
– logique, accoutumance –
– ô dix-neuvième flamboyant –
l’argent a bouffé nos valeurs !
pendant que nous vantions l’âme et le cœur, l’esprit, déloyal, est parti !
Maïakovski, mon frère, heureux soit le temps où nous chantions ; béni soit le temps où nous luttions !
adieu « Nuage en Pantalon 16 » !
adieu Pouchkine, adieu Tolstoï,
adieu Gorki et Kataïev,
adieu Pasternak, adieu Cholokhov,
adieu Fedine, Soljenitsyne…
tchao Tchaïkovski, Kabalevski…
poussons notre coup de gueule !
levons le doigt aux institutions de parade, aux politiques véreuses, aux arrivistes de tous bords !
honneurs aux puissances de l’esprit !
– réflexion, dialogue, échanges, idées –
sus aux déchirures éternelles !
hourra aux pulsions naturelles !
aux nouvelles questions posées !
« simplicité » !
– ô Freud, conscience ou inconscience ?-
– ô Jung, introversion, extraversion ? –
– ô Pavlov, réflexe conditionné ? –
– ô fantasme, ô réalité –
« simplicité » !
tuons haine et rivalité !
bonjour « Nuage en Pantalon » !
Aragon avait bien raison, qu’importent les générations,
le bien se fait de connivence !
Maîtres de demain, à l’ouvrage,
le jour nouveau est prolifique !
choisissez entre recueil et journal ;
penchez faits ou surréalisme ;
– écriture printanière ; automatique –
une fois encore, Poète, tu dois montrer le bon chemin…
salut demain !
Le ciel est gris, le vent hurle, la bûche se consume lentement ;
mes doigts se crispent sur la plume ;
l’encre se fige maintenant !
– encre rouge pour idées noires –
– encre noire pour idées rouges –
encre sympathique ou graphite,
encre du rêve, encre de science…
– soufflez ô muses fécondes, soufflez ! –
– ô métaphore des métaphores –
le jour approche ;
– ô patience des patiences –
– ô innocence des innocences –
Patience !
– Chapitre 2 –
« Herméneutique de l’idée de Dieu »
Père Olivier est homme simple ;
il est sincère et généreux ;
il fait le bien lorsqu’il le peut.
On dirait qu’il ne vit que pour Dieu, qu’il sert d’une manière remarquable.
Son église est bien petite, mais pour le village elle suffit ;
jamais pleine le dimanche,
jamais vide pour les vêpres.
Le tiers, à peu près, des femmes qui fréquentent ce Saint lieu viennent ici par habitude ; elles sont à un âge où l’on aime bien rencontrer Dieu, papoter, se rassurer.
Elles fleurissent l’église, et du fessier de leurs jupes longues entretiennent le lustrage des bancs :
ce sont elles, « les bigotes » !
Le second tiers, les bigotes de « voix impénétrables », vocalise au cœur de la petite chapelle Saint Joseph :
c’est la chorale !
que serait une messe sans soprano ou baryton ?
Quand au dernier tiers, les « médisantes », elles espionnent leurs voisins de banc !
– feuillet de missel… cache le gland ! –
Père Olivier n’est homme dupe, mais au grand jamais ne profite de la chaire pour sermonner ses brebis indignes ;
– ange affamé… broute la vigne ! –
Les hommes vont à l’église pour de grandes occasions et les enfants, qui s’y ennuient, gravent de la pointe du canif quelques initiales sur les bancs.
– sourire d’ange ou cri de goéland ? –
Avec père Olivier nous n’avons pas les mêmes chimères, mais, comme lui, je fais le bien lorsque je le peux, je suis sincère et généreux ;
moi aussi je suis homme simple !
le royaume des cieux, nous est donc ouvert à tous deux !
quel paradoxe étonnant, nous sommes tous deux restés enfants.
Je me souviens d’un autre temps où Père Olivier, moins courbé, nous emmenait après le catéchisme jouer au football.
L’été, il établissait notre campement près de la rivière, afin d’évangéliser, la nuit venue, quelques écrevisses de bonne taille.
– sens naturel, nature des sens –
– ô débrouille, ô enfantillages ! –
Le « Dieu » de Père Olivier avait du bon, aussi, à cet âge là, nous aussi « nous y croyions ».
Aujourd’hui, tout est différent depuis qu’à l’infortune de la vie, vices et chapes de béton fendent le crâne, sans raison, des gens de toutes religions !
Père Olivier n’a pas vieilli et comme lui ses idées sont immortelles ; il prêche le droit à la vie, l’amour et la paix… qui sont des valeurs essentielles ;
et nous aimons nous retrouver, pardi !
mais à chacun ses chemins !
Ah, tant que nous parlons de vertus « célestes », voici qu’il me vient à l’esprit ces nombreux endroits de forte énergie naturelle, disséminés aux quatre coins de la planète et qui opèrent sur la nature humaine d’innombrables réactions ;
des « chamboulements », que l’on regroupe, par simplification, sous la constellation des « phénomènes parallèles »…
Parallèles ?
ah, l’aubaine !
– ô mots choisis, langage sacré –
causer au nom de Dieu !
qu’il fut alors facile à l’homme, de « faire » bâtir en ces lieux de brillants édifices, d’y établir des théories irréversibles, d’étranges relations d’asservissement ; de tisser le mensonge au fil d’or…
– ô misère, errance –
– ô innocence –
– ô martyrs –
ah l’aubaine !
– ô miracle ! –
ô Père Olivier, qui cause au nom de Dieu, qui est sincère et généreux, qui fait le bien lorsqu’il le peut !
qu’il fut alors facile de massacrer, de trancher, de couper, d’imposer…
de s’emparer par le langage sacré des biens des uns, de la vie des autres ;
la vie, l’ami, si chère à Père Olivier !
– ô parti pris de l’âme –
la race « blanche » guillotine, pend, passe à la chaise électrique, écartèle, martyrise, drogue physiquement, psychologiquement…
sur coup de tête, à petit feu !
c’est la race « blanche », mon vieux ;
l’histoire révèle !
à toi l’artiste – à ta conscience ! –
chez Père Olivier, « Homme », s’écrit avec un « H » majuscule ;
un Homme sain, plus qu’un saint homme !
un « saint » auquel son dieu a fait ablation du « T » final !
cette vingtième lettre de l’alphabet qui allait changer la face du monde ; faire boursoufler la croûte terrestre ;
« T » de la complication ;
« T » de l’incompréhension et de la misère profonde ;
« T » de Traître ;
« T » de maître…
maître de tout être vivant,
maître du monde !
– ô rêves insensés –
– ô vilenie, agressivité, fausseté –
– ô dégénérescence –
– ô humanité –
– ô prospérité facile –
– ô appât du gain –
Dieu aurait-il créé l’homme impur ?
– ô pomme, ô serpent –
– ô vices intacts –
– ô tromperie –
alors on conte le paradis, énumère les feux de l’enfer et le temps passe ;
puis nous avons doublé l’an mille.
Plus l’homme s’enivre de progrès, plus ses notions de liberté, d’égalité, de fraternité, de simplicité, de bon sens se désagrègent et s’éparpillent dans un azur de souvenirs ;
que demeurera-t’il lorsque les souvenirs s’éclipseront aussi ?
– ô brumes éparses ! –
Père Olivier est sensible, il souffre mais pardonne cependant l’exaction.
« Il vit en marge du système » disent les uns !
« Trop honnête et trop généreux » pensent les autres !
il abrite le clochard quand il pleut,
il tend la main,
il offre volontiers son vin,
donne son pain à qui a faim !
il est le « T » du mot terrain !
il est bon Zarathoustra, il fait la pluie où il ne pleut pas !
ma plume ne fait pas de miracle, elle met seulement en garde contre l’abus ;
l’abus de tout pouvoir !
ma plume ne fait pas pleuvoir ;
elle s’enferme dès qu’il fait noir ;
elle sonne la charge, au petit matin, contre les pièges d’un monde incertain ;
au fond, elle vit comme Père Olivier ;
elle vocifère sa vocation !
j’ouïs de « modernes » commentaires, qui…
Instruite au gré du vent de Cers ma plume dénigre les horreurs, combat l’injustice, l’hypocrisie et la maigreur des contemporains
« verba volant, scripta manent »
(les paroles s’envolent, les écrits restent)
elle est fille de la terre et la terre est basse, Père Olivier !
ton ministère demande pardon,
j’appelle à la révolution,
et tu me donnes l’absolution…
quelle belle équipe nous faisons !
groupons nos forces, hommes de paix,
révolutionnaires et curés !
que demain flotte sur le monde le seul drapeau de vérité,
ni bleu, ni blanc, ni rouge… ni violet,
ni souillé par la mode où le temps qu’il fait !
Nous avons entrouvert la porte, fils, à toi de passer sans toquer !
tout repose désormais sur tes épaules;
certes, l’héritage est bien maigre, mais ne perds jamais de vue que chaque jour le soleil t’accompagne ;
les pierres du bonheur sont là, sous tes pieds !
avance !
prends ta truelle, ta bonne humeur, pense tes nuits, façonne tes jours ;
ne sois pas individualiste !
arpente les saisons, les années…
puis, à ton tour, passe le relais !
– Chapitre 3 –
« Herméneutique de l’Homme Politique »
Côté moteur, côté du cœur,
– cité des lointaines valeurs –
ils se réclament d’une gauche traditionnelle ;
mieux, d’une gauche multi plurielle !
– ô mutation philosophique –
– ô doctrines étêtées –
ni rime, ni prose, ni prose poétique, nos politiciens sont bien vieux…
reste un banc d’élus comateux !
– le calme plat ! –
notez qu’en l’hexagone on se gargarise de grands mots !
les doctrines nous font jubiler !
mais on crèvera la gueule ouverte, asphyxiés par l’air qui pollue nos quartiers !
on pourrira par l’intérieur !
– organisme génétiquement modifié –
– salut à toi, ô José Bové ! –
nous crèverons empoisonnés pour avoir tutoyés l’extrême et l’extrême onction méritée poindra entre automne et été !
– flux et reflux des saisons prochaines –
– ô faussetés, cancers et véroles –
voies politiques navigables ;
voies cérébrales encombrées ;
qui peut arrêter la machine qui soubresaute jour et nuit ?
elle tourne alors autour du monde, assassine à chaque seconde sous le couvert de procédures, de textes de loi où d’amendements !
elle « soubresaute », elle grignote en toute légalité !
elle soubresaute l’économique et tu n’as plus rien à becter ;
elle grignote le social… où iras-tu dormir ce soir ?
comment soigneras-tu tes maux ?
comment soigneras-tu ton corps ?
à ce que disent les anciens, l’hiver prochain sera plus froid !
bien sûr l’essence sera plus chère !
nous connaîtrons donc plus de misère, et toi, l’ami, tu cautionnes !
tu cautionnes le chômage, la faim, la soif, l’endettement, leurs vilenies ;
les perturbateurs du soleil, l’ami !
les perturbateurs du sommeil !
– “ô écran noir de tes nuits blanches“ –
– ô films de grandes tragédies –
par tes bulletins de vote et par ta largesse d’esprit ;
par ton optimisme et ta nonchalance, l’ami ;
ta nonchalance !
par ton impuissance aussi, l’ami ; ton impuissance !
ils « déconnent » et tu cautionnes !
bien sûr, tu sais bien que là-bas on massacre, on viole, on torture, on séquestre ;
– ô femmes, vieillards, enfants –
– ô âmes à subir ! –
qu’ici on ploie sous le joug de la dictature économique,
mais tant que dimanche a son gâteau,
sa pintade dorée dans le four ;
tant que le rosé est frais,
tant que le rouge est pourpre et doux, que les filles sentent l’adolescence…
sais-tu que lorsqu’on arrache les vignes la garrigue reprend ses droits ?
sais-tu que les volailles en batteries sont de biens piètres musiciennes ?
sais-tu pourquoi les vaches sont folles ?
parce que l’homme est devenu fou ;
malgré lui et malgré tout ;
c’est tout !
pour le profit l’homme est mutant !
« Chacun pour soi ! », dirait Athos,
« Tous contre lui ! », dirait Porthos,
« Aux armes mousquetaires ; prenons la bourse de Paris ! » répliquerait Aramis,
« Le CAC 40 c’est la vie ! », rétorquerait D’Artagnan, les moustaches bardées de chantilly !
tant qu’Henry IV a sa poule au pot, tant qu’à la taverne le vin est bon, pourquoi diable se faire du mouron ?
pourquoi diable se faire du mouron tant que la pucelle est bien tendre ?
mais vois plus loin, l’ami, il y a péril en la demeure !
A Puys, Alexandre Dumas se fracasse la tête et les os ; à Paris, Ravaillac en perd tous ses membres…
chacun chagrine, ici bas !
à l’angle de chaque rue, tous festoient à la même enseigne ;
c’est le vote à l’emporte-pièce !
– choisir entre un pape ou un roi ? –
l’hi-tech se pavane partout, une corde pendante à son cou !
on est sans un rond, on est foutu, mais la populace est en liesse car demain nous serons en week-end !
on « Grand’Bretagnérise » tout, on pense être dans le vent ; enfin on est heureux puisqu’on vit comme le voisin !
qu’y comprendre ?
– ô paradoxes –
mais la pintade devient maigre, l’ami ;
le gâteau s’amenuise ;
le barricot est à la lie ;
même les filles sentent le rance !
ah, les menteurs !
qui sont encore ces tribuns qui se réjouissent d’avoir gagné sur la gangrène ?
qui annonce fair-play que l’on sort enfin de la crise ?
ah, les cochons !
– ô clone des clones –
ah, les menteurs !
– ô démocraties, ô anathèmes –
89 semble bien loin ;
Marianne, qui veut encore téter ton sein ?
qui tient encore le bon bout ?
certes, l’ironie !
« l’ironie » !
Alors, ris donc de mes pensées,
de mes images aux contours crus,
de mes fleurs et de mes feuillages,
de mes soleils et mes ombrages,
de mes fêtes, de mes breuvages,
de mes saints quelque peu volages,
de mes insouciances, mes vertus ;
ris donc avant que tu ne pleurasses !
jacasse !
la faux est à deux pas de toi,
de tes maisons, de tes clôtures,
tes piscines, tes escarpolettes,
de tes rumstecks, de tes bavettes,
de tes bateaux, de tes voitures ;
mais jamais tu ne l’entrevois, l’ami ;
jamais !
la brèche s’agrandit chaque jour et l’on y tombe tour à tour ;
à toi le tour, à moi le tour !
il ne suffirait de presque rien…
que ton trépied devienne bancal,
que tu contractes un mauvais mal ;
fais preuve de bonne volonté…
laisse tes vaches trois jours à l’étable !
pose ton marteau sur l’établi !
adosse ton attaché-case au buffet !
viens gueuler avec moi sur le parvis de l’église ou du tribunal !
griffonne pour un « autre » journal !
cherche au fond d’un vieux cartable quelque souvenir adorable !
– ô innocence –
– ô enfance nue –
bien sûr, tout est récupérable !
il suffit de vouloir, l’ami,
vouloir !
écoute un peu l’homme qui geint ;
vers l’horizon, vois-tu demain ?
à travers la mer de nuages cherche donc le nouveau passage ;
souviens-toi, l’ami, d’où tu viens …
de tes ronciers, de tes bourbiers !
tu avais les cheveux sur le râble,
une peau de bête sur le dos,
– ô teints fleuris, ô paréos –
et tu vas le crâne rasé !
ta graine ne veut plus germer parce qu’à l’intérieur tout se vide ;
parce que tu ne fais plus d’effort !
l’ami,
tu te laisses aller à la mort ; réagis !
réagis !
– adieu ô bulletins inertes –
– adieu ô votes irresponsables –
– adieu promesses sans lendemain –
– adieu messies d’un monde aux abois –
– adieu ô hypocrisies – ô naphtaline –
– adieu ô intérêts personnels –
– adieu ô système dégingandé –
il faut innover et construire !
– ô scandales ! –
– adieu ô rois régionalistes –
– adieu ô empereurs suprêmes –
– adieu ô papes et cardinaux –
salut ô repères cardinaux !
salut ô classes primaires !
il faut apprendre et se taire ;
« réapprendre »,
qu’y faire ?
bonjour “altruisme“ !
sais-tu, l’ami, ce qu’est l’altruisme ?
c’est juste donner un peu de son temps, bénévolement,
c’est réfléchir, c’est dialoguer,
c’est vouloir bannir la misère,
c’est s’investir dans le combat,
c’est être honnête,
c’est être sincère,
c’est croire en la lutte quotidienne,
c’est chercher les voix du soleil,
aller en cueillir les rayons,
c’est les partager entre frères,
sauvegarder la paix au foyer,
c’est fêter toutes les victoires,
c’est croire fermement en la race humaine ;
c’est avant tout « positiver » !
et pour y parvenir il faut se regrouper, il faut accepter nos divergences et nous aimer !
– ô diversité – ô pluralité – ô multitude –
– ô culture –
– ô richesses enfouies –
– ô richesses intersidérales –
– ô horizon, ô demain ! –
– maux de l’enfance et peur du noir –
« ô tablette d’isoloir »
serrons-nous les coudes, retroussons-nous les manches ; le pain est sur la planche !
ô grands dadais, ô fiers baudets, après la croûte vient la mie…
œuvrez, ma mie ;
œuvrez, désœuvrés !
– Chapitre 4 –
« Herméneutique de la Femme »
“La Femme“ ;
voilà la solution !
– chaleur intense, source profonde –
– eaux vives –
le corps de toutes voluptés ;
esprit tranquille, force de paix ;
âme persillée d’un nectar d’avenir !
mère, sœur, séductrice ou aïeule !
– ô axe féminin –
– ô chemin des chemins –
voies de toutes espérances !
Pernette du Guillet, femme de cœur,
femme d’esprit !
Louise Labé ;
a-t’on plus belle cordelière ?
Pernette et Louise, femmes de mots au corps de braise, ardentes Lyonnaises, ont écrit les couplets ;
Pierre de Ronsard, le refrain !
– ô complaintes de l’amour –
– ô seizième romantique –
des vers en bien d’amour,
des cœurs en mal de vivre…
l’anéantissement spirituel ;
les tremblements,
l’esprit dénudé,
l’attente,
l’espoir,
la mutation cérébrale et la fossilisation !
les yeux, les larmes,
la bouche, les lèvres,
le nez, le menton,
la fossette !
– ô blasons anatomiques –
– ô rythmiques de la séduction –
– ô mimiques –
Aujourd’hui l’homme est piètre joueur et le vulgaire a tant d’honneurs aux yeux de ses semblables…
machisme ou rancœur ?
le romantisme se meurt !
qu’il est, sous le joug de la force physique, facile de brimer un corps…
l’ami, l’esclavage grandit :
femmes battues, salies, déshonorées ;
filles en faction aux coins des rues ;
toutes couleurs sur les trottoirs ;
féminin sans cesse dégradé, sali.
Que de tortures psychologiques !
la femme est bien la solution, l’ami ;
la solution !
l’homme s’est bel et bien perdu !
en s’égarant, l’homme nous a emporté dans ses tourbillons irréalistes ;
– trou sans fond –
perdu dans ses sables mouvants, sans étiquette ni pouvoir, l’homme n’est plus rien, l’ami, plus rien !
plus rien sans prestige ni grands desseins, plus rien !
– un soupçon de braise dans les cendres –
il faut se rendre à l’évidence, si la femme meurt mais ne se rend pas… c’est donc qu’elle fait un nouveau pas ; un nouveau pas, l’ami, un nouveau pas !
un pas nouveau ; l’ombre du renouveau !
comme au jeu de la séduction, si l’homme n’est le maître, c’est donc qu’il est le fou !
fou de la reine et rien de plus, l’ami, rien de plus !
rien de plus qu’un peu de mousse sur le talus; qu’est le talus sinon le devers du ruisseau ?
– chaque ruisseau est un abîme,
un trou de plus dans l’existence –
– ô terribles lois de la nature –
– ô imperfection chronique –
– ô chroniques de l’imperfection –
que la femme prenne sa place, et sur le banc des députés et sur la chaire, à vociférer, légiférer et amender !
que l’homme rentre à la maison !
plus que le maître, il est le roi…
des cons !
seule la femme parle de paix, l’ami,
de paix !
son corps frêle n’est qu’apparences et les apparences sont trompeuses !
des cinq doigts au creux de la main, ce soir la femme fera croître l’espoir, l’ami, l’espoir !
– ô Marie Gouze ! –
(Olympe de Gouge)
et oui, la déclaration des droits de la femme est née à Montauban, l’ami, à Montauban !
femmes d’ici, femmes d’ailleurs ;
femmes d’aujourd’hui ;
femmes d’hier ou de demain ;
même combat, main dans la main !
et l’espoir renaîtra ce soir ; et demain le soleil poindra !
comment peux-tu être stérile ?
comment peux-tu encore douter ?
Qui perpétue la tradition ?
Qui soigne tes malédictions ?
Qui donc est le porte drapeau ?
Qui porte les fils de la nation ?
en fait,
qui porte vraiment le pantalon ?
Tu creuses ton champ, montes tes briques ; tu as pour toi la force physique et c’est peut être là le mal …
tu perds ta sensibilité ;
tu ne peux plus guère t’adapter ;
tu « trottes » depuis trop d’années, l’ami ; trop d’années d’orgueil et d’apparat !
Qui comprend le mieux les enfants ?
Qui surveille leurs devoirs ?
Qui remplit le garde manger ?
Qui soigne les brûlures du soir ?
– ô Nietzsche – ô cercle intemporel –
demain
on change de révolution !
demain
les femmes passent à l’action !
vive demain !
Aliénor d’Aquitaine maniait la rime, favorisait la poésie courtoise ;
l’esprit de braise et le corps vif… elle eut deux rois (deux hommes) à son actif !
L’ami, tu n’as donc qu’à serrer les fesses ou bien te livrer à confesse !
– ô décadence –
l’ami, tu es bien le maître du monde…
et souriceau en ton logis !
– cris d’aigle et plumes de canaris –
– ô paradoxe détonnant –
Maître Goupil,
certes, tu fais pleurer Ysengrin…
mais j’ouïs ricaner Yourcenar !
J’appelle au grand chamboulement ;
à la femme qui passe devant !
allons enfants…
allons enfants de ma patrie, le jour de gloire est arrivé !
il faut briser le rituel !
l’ami,
chaque soir vient une Beauvoir !
durera, durera pas ?
puis viendra une autre Duras,
une autre Sœur Emmanuelle,
une autre Mère Térésa ;
sans cesse une “Femme“ viendra !
crois-tu qu’il ne soit nécessaire de convertir les friches en terre ?
Reviens à de plus simples valeurs ;
celles de l’âme, celles du cœur !
Ma prose n’est qu’un coup de gueule,
un pavé jeté dans la mare,
une prise de conscience,
le réveil nécessaire !
sortons de notre léthargie, changeons de cap… ou de folie ;
fleurissons donc nos chaumières,
coupons nos bûches pour l’hiver,
rentrons le vin, rentrons le blé,
tournons la page !
faisons tomber nos murettes,
retournons nos escarpolettes !
femme, que dans tes nouvelles fonctions tu jouisses de frais élixirs !
je te confie là… je te confie, las, mon destin ;
il sera en de bonnes mains !
salut demain !
peut être, ainsi, retrouverons nous ce qui depuis longtemps nous fait défaut ;
notre dignité !
l’ami, établis les corrélations entre « joug » et « révolution » ;
écris de nouveaux articles, de nouveaux romans, de nouveaux poèmes, de nouvelles théories, de nouvelles chansons…
puis, pars en guerre, maquignon !
aux armes, à l’encre !
– Chapitre 5 –
« Herméneutique de l’Homme-Artiste »
Le bien être,
le bien penser ;
– conscience, inconscience… errances –
– ô « fleurines » de l’esprit –
– ô méandres de l’imaginaire –
tout se montre, tout s’affiche ;
tout se démontre !
– ô plaquettes publicitaires de l’esprit –
– ô commanderie suprême –
être, en fait, « entre chien et loup » !
alors on peint,
on creuse, on bouche,
on sculpte, on modèle,
on façonne,
on versifie,
on blague et l’on bégaie parfois,
on suspend les blanches et les noires sur les fils de l’immortalité…
en fait, on passe le temps !
on batifole à sa guise sur les rythmiques de l’art ;
– ô moutons, caprines et agneaux –
on crée l’ami,
on crée ;
on vit !
Tiens, voici le duo qui passe :
« mode et société »
un couple certes hétéroclite ;
– étranges valeurs,
couleurs dépareillées –
entre régisseur et larbin,
entre maître terrien et coupeur de foin, être celui qui possède…
celui qui possède les vertus !
être celui qui tutoie la faux ;
la faux des blés… ou des tarots !
qui tient la plume et qui l’instruit ?
Voici que la rime est malade ;
voici que la prose est en crise ;
que les noires, les blanches, les croches et tout le tralala migrent vers d’autres horizons !
après l’homme l’art aussi fait le con !
voici que l’inspiration se meurt ;
que toute littérature, toute peinture, toute sculpture est atteinte de coliques aiguës ;
– adieu ô temps des frénésies –
– adieu ô “Symphonie Pastorale“ –
les bustes d’albâtre ont tous le nez cassé ;
l’esprit mercantile !
– c’est le fond qui manque le plus ! –
que faut-il bien inventer pour aller dans le sens du vent ?
– ô caprices de l’intellect –
– ô sens unique – inspiration bridée –
– ô critique démoniaque –
à quand les voies du Paradis ;
à quand les voix du Paradis ?
Les relations sont primordiales ;
les portes à quatre tours bouclées !
heureux soit celui qui détient la clé ; en fait-il bon usage au moins ?
honneurs au cœur du créateur !
– ô foi de chaperon –
le chaperon rouge est hors circuit !
rouge est le sang de l’authentique…
et l’authentique c’est l’artiste !
celui qui accouche dans la sueur, les tremblements; les eaux de l’originalité !
non, n’est pas artiste qui veut !
l’art se mesure à la tripe, l’ami,
à la tripe !
oui, il faut avoir la tripe, mon vieux !
certes, les écus sonnants assurent le succès, mais la tripe assure le talent et la gloire !
– salut, ô tripe des jours heureux ! –
bénie soit celle des sales jours, de l’infortune, du « désamour » !
« tripe galère, tripe grisaille »
et plume qui toujours bataille !
Tiens, voici l’autre duo qui passe !
Comment, ne me reconnaissent-ils plus ?
Ai-je changé ?
Ont-ils réussi ?
– ô plume de l’inconditionnel –
– ô tripe au conditionnel –
– plume au présent – tripe au passé –
– tripe au futur – plume volage –
– tripes et plumes de contre-courant –
il faut avoir de larges mains,
le bras long pour enlacer le destin,
l’œil aiguisé,
parfois foncer à vue de nez !
il faut, d’autres fois, tutoyer le néant !
souvent, il faut laisser filer devant les crépuscules et les levants ;
– ô tous derrière et lui devant ! –
suivant si l’on est fatigué de suivre la trace des aînés ;
suivant si c’est « l’art pour l’art », ou pour le énième départ ;
suivant si les pulsions dominent ;
ou suivant si c’est pour becter !
non l’ami, n’est pas artiste qui veut !
alors, on s’inscrit au registre ;
on adhère à quelque statut… et tourne et tourne le système ;
que la foi ; jamais le choix !
– feuille de fève – fleur de petit-pois –
d’autres se prennent au jeu ; finissent par croire qu’ils détiennent la vérité… et en sont sûr, à en mettre la tête sur le billot !
être « artiste », c’est rigolo !
Avoir la forme, c’est primordial !
– la forme, comme le cœur –
heureux, qui a le cœur à l’ouvrage !
la forme, le cœur et puis le fond…
car tout finit irrémédiablement au fond d’une caisse capitonnée !
ainsi, on voit aller devant, le corbillard et son héros, suivis de près des gigolos en costard et lunettes noires ;
les uns parleront d’humour noir, les autres y verront de la frime ;
qu’importe !
– ô hypocrisie, tristesse ennemie… –
L’art vous causera bien des déboires !
mais qui sait boire peu quand il fait chaud ?
Le « système », c’est rigolo !
Ah, voici « le gratin » qui défile !
qui donc emmène le troupeau boire les liqueurs du temps qui passe ?
ils boiront à la santé du défunt, je crois !
Tiens, voici « la belle dondon », qui de derrière ses culs de bouteille compte les perles des invités !
Qui est donc cet « homme public » que l’on escorte, si fringuant ?
sous son collier de capitons ses joyaux ne sont guère différents !
J’en connais d’autres, plus humbles, qui d’un sourire sont heureux ;
un peu timides, un peu voyous, ils laissent la mode aux modistes, le caviar à l’océan, l’amitié faire son chemin !
– ô rapaces, mésanges bleues –
– ô merles et rossignols –
heureux soit celui qui prend son envol !
Heureux celui qui peint l’hirondelle sous une tuile moussue !
heureux celui qui plonge dans les profondeurs naturelles !
– ô spasmes – ô sanglots de vie –
heureux soit celui qui courtise les muses !
ô, Terpsichore, Euterpe, Thalie, Melpomène, Clio, Calliope, Uranie, Erato, Polymnie !
heureux soit celui qui donne la couleur, la bonne humeur !
heureux soit « l’artiste » du quotidien !
pourquoi attendre ?
attendre demain,
toujours demain ;
chercher le mot, chercher le verbe,
dénicher l’adjectif, traquer l’ivresse,
le petit plus qui déconcerte !
trouver la rime, la prosodie, la musicalité !
comme chaque abîme est béant !
comme chaque poète est enfant !
– ô métaphore –
– encre rouge pour idées noires –
– encre noire pour idées rouges –
– ô cercle des cercles –
– ô siècle des siècles…
amen !
– Chapitre 6 –
« Herméneutique du Bio »
N’ayant que les ténèbres au dessus de l’abîme, Dieu dit :
« Que le bio soit ! » …et le bio fut !
Dieu créa le bio à son image ;
il le créa à l’image de Dieu ;
et Dieu vit que le bio était bon !
– panier de fraises et de melons –
ainsi il y eut un soir ;
ainsi il y eut un nouveau matin !
Ce fut à l’aube du second jour que je mis le nez dehors, la sustentation du corps m’infligeant les rayons du supermarché ;
– ô logique rationnelle –
– ô habitude des habitudes –
– ô aisance de l’habitude –
habitudes psychiques,
habitudes sociales,
habitudes motrices,
– ô répétitions, rythme, automatismes, facilité, apprentissage progressif –
– ô adaptation –
– ô antagonisme –
mon cul ; ô moutonnement !
moutons de supermarchés pris à gober le fruit de vie, tronqué par les couleurs de l’illusion, pourri par l’additif de mort !
la pomme “bicolore“, Blanche Neige, la pomme “bicolore“ !
substance chimique !
déglutition pharmaceutique !
– ô produits reconditionnés, traités, modifiés, génétiquement modifiés ! –
– ô pâtée pour toutous –
– ô publicité, bourrage de crâne –
– ô message subliminal qui fait de l’homme un animal !
vermine de la société !
– ô chariots du train-train –
petits pas poussant le plat cuisiné dans les rayonnages de l’intoxication ! –
infortune de l’infortune !
– ô avilissement de l’esprit, de la condition humaine –
– ô Malraux ! –
faire la queue, la queue, la queue… ô brebis !
Panier au bras, porter son âme dans les allées de l’ère nouvelle…
et Dieu créa le bio pour que l’homme se souvienne ;
Dieu que la pomme était bonne sans pesticide !
Adam, que sens-tu fondre sous la dent ?
– origine des origines –
Dieu, quelle est la tienne ?
heureux soit le consom’acteur ;
chacun sa bêche et son fumier,
chacun sa terre, son eau, son feu ;
la guerre du foie n’aura pas lieu !
et Dieu vit que le bio était bon ;
ainsi il y eut un soir ;
alors, couché, il réfléchit.
L’argent détruisait le monde,
la nourriture détruisait le corps,
l’asservissement, l’aliénation à la marque infibulaient l’esprit, les sens, la vue…
l’homme perdait du temps,
la femme se ridiculisait,
l’enfant hurlait au rayon des jouets,
la belle-mère ne causait plus du bon vieux temps,
le chien jappait sans appétit…
– ô croquettes infâmes ! –
ô temps béni de la pâtée,
nouilles fumantes, os de jambon ;
ô Eve, un serpent aux petits oignons !
le trust était solidement implanté
et l’on se rafraîchissait à ses vents ;
l’argent, l’argent, l’argent !
l’être humain se détruisait par l’estomac ;
qui donc avait encore de l’estomac pour contrer le système ?
ô système des systèmes,
roue crantée de la démolition physique,
canevas vérolé du psychique,
aiguilles à détricoter !
– feuilles de fèves, fleurs de petits pois…
qui aurait encore des couilles ici-bas ? –
alors il y eut un matin et Dieu se réveilla la faim à l’estomac :
« Qui donc aurait encore des tripes ici-bas ? »
Dieu pris alors le nom de conscience collective et eut envie d’un pot-au-feu.
N’aurait-il donc le droit de s’enivrer de l’encens d’un clou de girofle ?
– ô conscience collective, ô sacré sainte, ô salvatrice ! –
à six heures la conscience collective toquait à mon huis ;
j’ouvris, elle portait deux paniers, l’un rouge comme les pétales de mes grimpants, l’autre bleu comme l’azur de mes songes ;
l’osier cachait les senteurs ancestrales dans de longs plats de terre cuite ; cassoulets, petits salés…
– ô bourguignons, ô ratatouilles –
– ô pâtes de coing, ô gratins –
– ô bio du bio, fleur de jouvence –
– ô mets de la réjouissance –
et la conscience collective enlaça mes songes intimes ; nous ne faisions qu’un désormais ; le passage par les ténèbres n’était plus passage obligé car la conscience collective avait parlée !
– ainsi parla la conscience collective ;
Zarathoustra de l’appendice ! –
la raison était la plus forte !
– ô Kant, la tripe à s’apaiser allait connaitre des produits sains ! –
– ô Kant, la tripe à s’apaiser allait connaitre des produits saints ! –
– ô Delteil, l’homme aurait-il enfin des couilles à la paléolithique, mêlerait-il bientôt la persillade à la volonté intime ? –
– ô cuisine des sens, ô logique suprême,
ô suprême des suprêmes… de veau ! –
– ô œil du Maître, philosophie de l’attablé –
et Saints Faucheurs portèrent la croix de la dignité, du respect, du produit frais de pure souche, de pure terre, de pure sueur et d’eau courante !
– ô voyageurs du fond agraire, disciples des disciples, ô vieux apôtres du sillon ! –
et la conscience collective s’en trouva émoustillée, “requinquillée“, elle souffrait moins de ses maux ; dès lors elle parla moins de ses cancers, de ses pourrissements, de ses vomissures… de thyroïdes, de menstruations infernales !
« L’homme est trop con… ou malheureux ! » s’écria Dieu les doigts plantés dans ses cheveux !
– ô vieilles cuisines enfumées, ô souvenirs de l’intendance… et vieilles oules sur la braise… et petits jardins en terrasses… et petits vieux courbant l’échine entre les alignements de tomates, ô palissades multicolores… que la fourche était lourde à porter et l’eau capricieuse à venir ! –
mieux vaut trop peu que trop mourir !
– ô douce fumée rassurante, ô grasse fumée de référence, senteurs maternelles, colostrum de l’âme… ô petits vieux sans importance… et vous avez inlassablement transmis, sans perte ni fracas, tout ce qui se transmet ici-bas ! –
mais l’homme n’est plus à l’écoute ;
juste il écoute mais n’entend pas !
et l’homme a honte des temps passés ;
trop “ringard“ chez les grands-parents !
Dieu s’écria : « L’homme est un gland ! »
et Nietzsche a parlé d’expérience ;
mais Nietzsche n’était qu’un ouvrier de l’idée, du mot, de l’adjectif, de l’image ; tout au plus un artisan de l’esprit !
Au trois cent milliardième jour le trust alimentaire est né de l’avidité des penseurs, du marché mercantile, de la tourmente ;
à toute œuvre il faut une fiente !
et ses enfants ont la dent longue… et nous allons toujours en Tongue, ruisselants d’herbes aromatiques dans les allées du renouveau, sans but, sans trace, sans ciel et sans panneau…
– sillons d’asperges et de poireaux –
nous allons toujours, sans cravate…
– billons de fèves et de tomates –
et nous allons toujours sifflant…
– graine de semoule et de safran –
Dieu a raison, l’homme est un gland !
prends de la graine de sagesse,
qu’importe, héros, si le bas blesse ;
de l’huile coule entre tes fesses !
– ô huile bio des vénérables –
– ô vénérable parmi les vénérables –
huile du temps, huile de table…
pose ton clavier et ton cartable ;
réfléchis l’ami,
alors il y aura un nouveau matin ;
un matin “bio“ si ça te chante !
ô changements salutaires, modifications du rythme, de la substance, de la valeur, de la considération; changement de cap ;
« Tous à gauche ! » s’écrierait Marx.
– ô bleusaille des bleusailles ; cessez la théorie du rien qui vaille ! –
Père des pères,
“être“, ou “ne plus être“ ?
Shakespeare,
toujours devant, de pire en pire !
– ô conscience collective –
et l’homme créa le bio à son image
et l’homme vit que le bio était bon !
ô con des cons, ô gland des glands,
demain te sera ressemblant,
ô trou des trous, misère noire et esprit clair, l’homme a passé l’âge de fer,
va faucheur d’OGM,
va faucheur de ragots,
va de la faux et va du verbe,
tranche la racine à toute herbe
engrais financier des labos !
fauche la nature et la rue,
il en va de notre salut !
Je te salue, ô vénérable,
vénérable parmi les vénérables,
sage d’entre les sages ;
– ô rage –
tournons la page, Byzance !
– Chapitre 7 –
« Herméneutique du changement »
Bien sûr, tant et tant sont partis hippies, l’ami ;
soixante-huit avait de la classe !
l’incompris partait à la chasse,
à la chasse à la simple vie, l’ami,
la simple vie !
– ô résurrection de l’espace ! –
la classe soixante-huit léchait le rire et le coït !
la “classe“ soixante-huit, dit-on !
ceux-là ont donné la leçon !
leçon de bravoure,
leçon de paix,
leçon de morale,
leçon de sagesse,
leçon de cause ;
et puisque le vin est tiré
tirons la leçon de la chose !
et les choses étaient bien accrochées, l’ami !
accrochées dans le pantalon ;
affaire de couilles et de raison !
voile noir sur le Panthéon
et drapeau rouge à la Sorbonne !
la république était frigide,
et la cyprine en facultés graissait les serrures de l’espoir…
preuve qu’il n’est pas que l’argent, l’ami,
l’argent, l’argent, l’argent !
ô rond de cuivre miséreux, jouis du râle bienheureux de la dentelle qui s’affaisse sous l’effleurement de “l’humect“,
ami, le figé est abject !
– ô méandres insoupçonnés –
écoute donc chanter le spasme
et le sanglot des profondeurs ;
heureux qui lève le poing pour le cœur !
– hauts les cœurs ! –
Bien sûr, tant et tant sont partis hippies ;
l’époque avait alors du charme,
du chien l’ami, du chien de pure race ;
de l’épagneul ! Qui se croit seul ?
et de l’oreille et de la queue ;
pourquoi donc se voiler la face ?
et le mascara a coulé sur le perron de l’Elysée, dans les ruisseaux de la conscience, la conscience collective l’ami, la conscience collective et sur les verges du désir et de la bonté ;
– la société devait changer ! –
la caresse était enfin née ; soixante-neuf prendrait l’envol d’un demi-verre de menthol !
– ô ivresse des ivresses –
– ô promesse des promesses –
– ô anges, il est l’heure de chanter vos louanges à l’illimité ! –
l’étincelle à faire péter et l’orgueil et la vanité !
– ô tresses brunes indomptables que la mitraille a pacifiées ! –
gloire à l’extase, gloire à la paix, aux mini-jupes, à l’été ;
gloire à la liberté nouvelle !
le reste n’est que politique, l’ami ;
de la politique sans suite !
l’hexagone avait trop de fuites et les siphons ont avalé l’idée de nouveauté ; le mouvement !
là est le terme, exactement !
– ô bouffeurs de naïveté –
– ô bouffons de temps étriqués –
l’élégance n’a que trop duré, vois donc le bourgeois sous sa dame ; sueurs, sueurs !
bien sûr il y aurait dame et dame !
ô Dame qu’à l’aube je louais, sainte des saintes en tout poil, sainte des saintes en tout point, où donc est passé ton point G ?
G de grandiose, de glapissement,
G du glaive effilé des amants,
G de gésine et de glamour,
de garçonnière et de bon goût,
G de gauloise après l’amour !
corps sourd, embourgeoisé à jamais,
ne sais-tu donc tenir le cap, tenir la barre soleil levant ? Enfant ! Enfant !
non, la bourgeoise ne baise plus, l’ami, tout au plus elle fait l’amour, sans fantaisie et sans humour, sans se donner et sans retour !
l’idée d’être fille d’un monde où les humains sont identiques en chair, en os, en couleur, en sentiments, en l’envie “d’être“, seulement, n’a pour elle plus de piment ;
la bourgeoise se ment, l’ami,
la bourgeoise se ment !
elle se ment indéfiniment !
indéfiniment !
qui donc a parlé d’une ronde ?
qui donc a l’âme vagabonde ?
ah, si les grands autour du monde…
Muhammad Yunus,
Orhan Pamuk,
Noam Chomsky,
Umberto Eco,
Garry Kasparov,
Willy Brandt,
Martin Luther King,
Alfonso Garcia Robles,
Fédérico Garcia-Lorca,
Nelson Mandela…
et le bourgeois est horrifié que tu roules en voiture large, l’ami, que tu visites l’horizon, que tu lises Marx, Bensaid, Platon, et que tu croques ta langouste et ton foie gras à l’ombre d’un tilleul, sur une planche de fortune !
ô trois colonnes à la une,
trois faits divers avant l’hiver…
que le fruit de décembre est amer !
et l’hiver sera long, dit-on,
il y a trois peaux chez les oignons
et l’homme blanc coupe son bois !
à toi on a coupé les doigts, l’ami,
les doigts de la manufacture !
le gagne pain !
la croûte !
tu n’iras plus à toute allure,
les bourgeois t’ont coupé la chique,
désherbé la fleur sous la brique ;
l’hiver arrive et tu es sans “Job“ ;
plus de papier pour le tabac !
ton “gris“ suffisait à tes insomnies ;
plus de volute dans ta nuit !
ah, ce qu’il est plaisant le bourgeois !
souviens-toi qu’il n’est de maître ici-bas
que la plume qui fait la loi !
jamais l’encre ne brille pour toi !
– ô galéjades… ô vilénies ! –
alors tous au SMIC, en vitesse,
tu n’as donc qu’à serrer les fesses ;
l’hiver ne dure que six mois !
crois-moi, l’ami, je compatis, le bout de mes doigts est parti sans que la presse n’en fasse état ; presse corrompue, journalistes achetés !
certes, partout c’est le caca, mais le CAC 40 rayonne ; la vie est belle,
c’est la bourgeoisie qui nivelle !
« Puisque vous voulez être égaux, pas de problème nous crie-t’elle, on s’éclairait à la chandelle lorsqu’on était le serf du roi ! »
– ô bougies de l’inconscience –
– ô lueurs de la méfiance –
– ô mèches serviles du dédain –
le mur se fissure par le coin et l’ouvrage se déstructure !
– ô Critique de la Raison Pure –
que seront les saisons futures ?
malheur à qui prend l’homme pour un chien ;
tresse la corde pour demain,
aiguise la lame du destin !
Bien sûr, tant et tant sont partis hippies ;
pour qui roule donc le soleil ?
qui donc finance l’Appareil ?
à quoi cela aura servi ?
– plume d’aigle, chant de canari ? –
ô Che Guevara,
ô Poilus de Verdun, des Dardanelles,
ô Jean Jaurès,
ô Opposants à toutes dictatures,
ô Martyrs
ô fervents Partisans de la vie…
que je m’incline à votre nom ; que je m’incline ; que je m’incline !
– ô soixante-huitards, non de non… –
ô pauvre reine, que ton “Annus Horribilis“ a du poil épais au pubis !
les années se suivent et se ressemblent,
les hommes se suivent et se rassemblent ;
tous ensemble, tous ensemble ;
vive demain !
– Chapitre 8 –
« Herméneutique du SOI »
Ne crois pas, l’ami, qu’au travers de ces divers chapitres je veuille donner une quelconque leçon ;
je suis trop jeune pour cela et mon esprit ne va pas en ce sens ;
encens…
juste une volute d’encens ; d’encens !
j’entends “jeune“, non par mon année de naissance…
Fédérico Fellini la Dolce Vita,
Ben Hur,
Les Chemins de la Haute Ville,
bienvenue au nouveau franc,
bon vent au France ; quille toujours ; que la peste t’emporte !
tchao, à plus Monsieur Camus !
mais par notre année de venue en cet univers cosmique !
– barbe de tricératops, crottes de biques –
ô premiers balbutiements,
souffles barbares,
orages d’atomes,
hurlements,
grondements,
déchirements,
enflures,
bombardement,
liquéfactions,
attractions,
fusions,
poussières ;
– ô explosion originelle ! –
mémoire, chair, structure,
portes ouvertes sur l’infini…
– ô bouillonnements de vie –
remise en question permanente,
doutes,
certitudes,
hésitations,
malléabilité,
rigidité,
réchauffements,
glaciations…
et des plus beaux et des plus cons !
lunatique !
lunatique est l’expansion…
l’humain, quoi !
« Miroir, dis-moi si je suis la plus belle ! »
alors la glace se brisa ;
réchauffement ?
glaciation ?
suspicion ?
– ô suspicion des suspicions ! –
– ô vérités éternelles ! –
l’homme et l’univers ne font qu’un comme les cinq doigts et la main, comme le pénis et le vagin, comme le crâne et le follicule pileux !
pourquoi ne pas accepter les lois de la nature ?
ici-bas, rien n’est indissociable:
et La Fontaine et ses fables,
et Gagarine et sa fusée,
et Armstrong et sa lune,
et Marx et ses prolétaires,
et Giscard, son accordéon et ses avions renifleurs,
et Cloclo et ses Clodettes,
et Ferré et “sa jupe de cuir noir qui aurait du chien sans faire exprès !“ ;
rien n’est indissociable ici-bas ;
tout est lié à la commande ;
pas de télécommande, l’ami, le mercure des piles a coulé !
la vie fonctionne en manuel et le manuel est illisible ; pas de check-list ni de bible ; tout à la louche et bien pesé faisons confiance au cervelet !
ha, le cortex trilaminaire ; un nom à te coucher parterre ; voici donc la boite à neurones ; l’encéphale des vertébrés !
le prosencéphale,
le télencéphale,
le mésencéphale,
le thalamus,
l’hypothalamus,
le pont de varole,
la grande virole,
la petite vérole,
le cortex cérébral,
les méninges,
l’arachnoïde,
la pie mère,
le corbeau père
et le renard cousin,
de jolis noms pour un humain !
arrêtez de nous prendre le bulbe… rachidien !
ainsi équipé, pourtant, l’homme partout traîne son grain ; y a-t-il du sable dans le machin ?
plus il le traîne et plus il croit être le maître des émois, des sentiments, des éléments et de la route, qui, somme toute, sans cesse nous mène au hasard vers demain…
– ô demain, songe divin –
« Oh ! Demain, c’est la grande chose ! De quoi demain sera-t’il fait ?» Victor Hugo
c’est ainsi que Freud est venu…
« L’inconscient s’exprime à l’infini ! » Sigmund Freud
est venu “passer l’homme au banc“
et qu’aurait-il vu sur l’écran ?
tout serait monté à l’envers !
alors Freud leva le capot :
« Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose ! » Sigmund Freud
aie, aie, aie !
« Faute de pouvoir voir clair, nous voulons, à tout le moins, voir clairement les obscurités ! » Sigmund Freud
pour moi, tout semblait déjà mal parti !
« Après trente ans passés à étudier la psychologie féminine, je n’ai toujours pas trouvé de réponse à la grande question : Que veulent t’elles au juste ? » Sigmund Freud
l’homme était sur “le banc“ d’analyse et nous n’étions certes pas à trente ans près au regard de l’éternité… ou de l’infini !
finirait-on par trouver une solution honorable au conflit qui oppose l’homme à l’homme depuis… la nuit des temps ?
Freud avait amené son équipe de mécaniciens de l’âme ; nous étions sauvés.
Sartre était au regard de l’autre…
« La vie, c’est une panique dans un théâtre en feu !» Jean-Paul Sartre
« Autrui, c’est l’autre, c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi ! » Jean-Paul Sartre
bien sûr !
et Platon les secondait au ciel des idées…
« La réalité est à la fois multiple et une et dans sa division elle est toujours rassemblée. » Platon
« Tout corps couché prend la ligne de l’horizon de l’âme. L’endormi devient le réveillé de l’ombre. » Platon
comme un badaud disait que…
« Tout corps plongé dans l’eau… ressort mouillé !» le badaud
la réparation me semblait effectivement bien compliquée !
– ô mécanique millimétrée –
– ô établi de la bravoure –
– ô lumière des lumières –
– ô patience des patiences –
– ô volonté des volontés –
– ô génies –
alors Freud a tout remonté, tout graissé, tout ajusté,
Sartre a banni l’individualité,
Platon a préparé le banquet
« To Symposium 17 »
et l’humanité a mangé son ego tout cru !
au dessert, Freud s’est livré à l’analyse et ce grain mystérieux que l’homme trimbale sans cesse sous le neurone et sous la fesse…
– ô casserole brinquebalante –
– ô fardeau des fardeaux –
– ô manque des manques –
– ô supplice des supplices –
nous viendrait du cœur de l’enfance ;
chronique, héréditaire, sans lendemain !
du souci encore à se faire ?
miroir, dis-moi si je suis la plus belle…
et le miroir se brisa pour la seconde fois !
l’homme n’y arrivera donc pas ?
pourtant la route est longue encore ;
l’homme est heureux lorsqu’il déflore ;
tiens le perce-neige est sorti ;
aura-t-on du pain pour midi ?
et si j’allais faire mon footing au centre ville, courir, à petite allure, sous un brouillard d’hydrocarbures ?
stupidité, absurdité, pauvresse d’esprit,
télencéphale, diencéphale, mésencéphale…
– ô Dédale, ô Icare,
fuyez-vous ce doux tintamarre ? –
Naupacte, l’homme s’accouple au taureau blanc !
Dieu l’a bien dit, « L’homme est un gland ! » et toujours le soleil le tue ;
toujours plus près, toujours plus près !
pourtant le soleil est un leurre ;
l’enfance aussi, l’ami, l’enfance aussi !
« L’enfance sait ce qu’elle veut, elle veut sortir de l’enfance ! » Jean Cocteau
Freud l’a bien vu, sur l’établi, si l’enfance a le goût du rance ce serait foutu pour la vie !
« Le bonheur est un rêve d’enfant réalisé dans l’âge adulte ! » Sigmund Freud
alors, sont venus Debussy, Bach et Mozart, Rostropovitch, Rimbaud et Baudelaire, le Lac des Cygnes et le vilain petit canard, la Petite Fille aux Allumettes et le Père Noel, de magnifiques arcs-en-ciel et des aurores boréales colorier enfin les neurones !
après la faune, il faut la flore !
Ne crois pas, l’ami, qu’au travers de ces divers chapitres je veuille donner une quelconque leçon ; ô Dédale, je le voudrais seulement que j’en serais dans l’incapacité totale !
je constate et je relate !
– encre noire pour idées rouges –
– encre rouge pour idées noires –
la poussière fuit par les trous de la passoire !
l’humain passerait-il à la trappe ?
– ô engloutissement –
– ô désespérance –
– ô Judas ! –
– ô linceul des linceuls ! –
Père Olivier, Père Olivier,
à quand notre résurrection ?
– ô siècle des siècles –
Ainsi soit-il !
– Chapitre 9 –
Le chemin de vie « Herméneutique du Choix »
Fufluns, le fils de Semla, ayant quitté la salle, Bacchus et Liber arrivèrent ensemble, le canthare à la main ;
ni Ambroisie, ni Carignan…
– breuvage d’extase et de sang ! –
Hestia, la fille aînée de Rhéa, et consorts amenèrent leurs patères ; le vin coula à flots !
– ô fruit de la terre, ô fruit de sueurs –
toutes et tous étaient là: Clio, Euterpe, Thalie, Melpomène, Terpsichore, Erato, Uranie, Polymnie, Calliope, Didon et Enée, Mutto, Pygmalion et Sychée… Apollon…
Priape servit de sa louche phallique ;
– ô instruments mythologiques –
– ô symbole des symboles –
– soupe de lierre et fleurs de gui –
maires, préfets et commissaires, juges, avoués et tortionnaires…
– tout sexe en fête faisant l’affaire ! –
et les notables sur la table… et les servantes sur le ventre… et la tour du château gardée… et le château sous surveillance…
– au jour, la nuit ne fait confiance ! –
de rires en congratulations,
de ronds de jambes en courbettes,
de courts poèmes en désirs,
de titillements en francs-parlers,
de bousculades érotiques en sueurs,
de gloussements en cascades charnelles,
de missionnaires en levrettes
tous travaillaient à la perte des sens !
– heureux l’instant où l’âme n’a de maître ! –
« Qu’est-ce que vous faites ? Je m’amuse à vieillir. C’est une occupation de tous les instants ! » Paul Léautaud
prends garde à toi, l’ami, l’instant est traître !
De notables et consorts la salle était bondée ;
seul le château riait,
seul le château dansait,
seul le château fumait,
seul le château jouissait…
– ô charnières du passe-droit –
et l’espace alentour était vide à craquer ;
à craquer de bienfaits !
mais la populace, décadente, livrée à ses réjouissances, ignorait !
Au cœur de l’illimité, Ève, plus simplement, posait sur Adam la joue de la fragilité, le souffle admiratif de l’amour que la pointe du jour picotait de rosée .
« Quelques gouttes de rosée sur une toile d’araignée, et voilà une rivière de diamants ! » Jules Renard
La nuit avait tournée à l’angle du sous-bois ;
le soleil éclairait l’autre coté de l’Espace, le vide respirait la vie ;
qui donc l’aurait cru en ce pays ?
le vide était rempli ! Rempli de vertus !
« Le sang s’hérite et la vertu s’acquiert, et la vertu vaut par elle seule ce que le sang ne peut valoir ! » Miguel de Cervantès
– ô trancheurs de têtes et d’isoloirs ! –
un seul Espace et deux cotés ?
deux faces à la feuille de papier,
deux faces à l’âme,
deux faces au cœur,
deux faces à l’esprit !
Le château s’était endormi.
Ève s’éveillait tenant la main de son mari, l’air frais entrait par la fenêtre et la mésange charbonnière croquait la graine au pied du lit.
De ce côté, l’Espace vivait ; les planètes s’échelonnaient à perte de vue !
la planète des labours,
la planète des blés jaunis,
puis celle de la vigne en fleurs,
celle du rire et des balades,
la planète de l’entraide,
la planète de la gastronomie,
de la musique,
des applaudissements et de la reconnaissance
de l’amitié,
du dévouement,
de la force et de la volonté,
la planète du partage,
celle de la simplicité,
la planète du respect,
celle de l’admiration,
la planète des sciences,
celle de la joie de vivre,
celle de la culture,
du rire et du sommeil,
des couleurs exceptionnelles,
des cascades de parfums,
et puis celle des vingt saisons
et celle de la vérité…
– ô rayonnement de l’illimité ! –
tant et tant de planètes encore, toutes plus attrayantes les unes que les autres…
mais l’œil humain a ses limites, la perception tronquée par l’horizon… où la pollution de l’esprit !
la sagesse est « illimité » !
« La sagesse de la vie est toujours plus profonde et plus large que la sagesse des hommes. » Maxime Gorki
tout est affaire de choix, l’ami, de choix !
le choix du chemin !
le noir ou le blanc ?
la liberté ou l’obligation ?
le cœur ou la raison ?
la gauche ou la droite ?
l’amour ou l’indifférence ?
l’envie ou le dégout ?
le passé ou l’avenir ?
la lutte ou l’oppression ?
As-tu compris, l’ami, de quel côté de l’Espace se trouve la vérité ?
TA vérité ?
et la philosophie, TA philosophie, combien a-t-elle d’oisillons dans le nid ?
– Chapitre 10 –
Le chemin de vie « Herméneutique de la Conséquence »
De notables et consorts la salle était bondée ;
seul le château riait,
seul le château dansait,
seul le château fumait,
seul le château jouissait…
– ô charnières du passe-droit –
et l’espace alentour était vide à craquer ;
à craquer de bienfaits, l’ami, de bienfaits !
puis, neige sur le mimosa, quand vint l’aube tout explosa : surveillance, tour, notables, servantes, juges, avoués et tortionnaires, Priape, Sychée, Pygmalion, Mutto, Enée, Didon, Calliope, Polymnie, Uranie, Erato, Terpsichore, Melpomène, Thalie, Euterpe, Clio, Hestia, Liber, Bacchus, Fufluns et consorts…
quel temps fait-il après la mort ?
– ô vengeance séculaire –
– ô logique indomptable –
– ô siècle des siècles –
– ô cercle des cercles –
– ô Nietzsche –
quelles sont à présent les fleurs de tes prairies ?
et que devient la roue de vie, celle dont l’homme ne tirerait aucune expérience,
tourne t’elle à l’infini ?
– ô châtiments, ô misérables –
Hugo nous en dirait trois mots
et La Fontaine quatre fables !
« A quoi aggraver notre tort par la haine ? » Victor Hugo
« Chose étrange ! On apprend la tempérance aux chiens, et l’on ne peut l’apprendre aux hommes ! » Jean de La Fontaine
plus de réjouissance,
plus un souffle,
plus un soupir,
plus une âme !
mutisme,
discrétion,
calme,
tranquillité,
pause,
arrêt,
soupir,
interruption,
mystère ?
était-ce le ciel ou la terre,
la fin d’une ère ?
seul nous parvint un grand tonnerre et puis, la paix !
dis, l’ami, comment s‘est donc produit le choc ?
est-ce là une fin politique ?
la désintégration des religions ?
est-ce une fin artistique ?
une fin philosophique ?
une fin logique ?
est-ce la fin d’une mode ?
d’un idéalisme ?
la fin du monde ?
est-ce la fin de nos sens ?
de la matière ?
de l’instinct ?
la fin de l’égoïsme ?
d’un questionnement ?
d’une interprétation ?
à chacun son ère nouvelle,
à chacun son soleil levant !
choisir le montant ou la porte ?
c’est le quotidien qui l’emporte !
il n’est là pourtant qu’une seule fin ;
la fin de cet essai.
– ô faim des faims –
– ô faim de l’humanité –
« Ce n’est même pas la fin. Ce n’est même pas le commencement de la fin. Mais, c’est peut être la fin du commencement ! » Winston Churchill
« Si on commence avec des certitudes, on finit avec des doutes. Si on commence avec des doutes on finit avec des certitudes ! » Francis Bacon
– ô finesse de l’esprit –
– ô esprit des esprits –
– ô fin des fins –
– ô vérité des vérités –
– ô philosophie –
– ô fin ; qui sait ! –
– Fin –
En ce qui me concerne et à l’heure de noircir la dernière page, l’ami, je n’éprouve ni doute ni certitude.
Comme je pose mon pas sur le chemin, sans calcul et sans appréhension, j’ai tenté de poser sur les lignes de cet essai ma perception du voisinage !
Une manière “d’interpréter“ mon collègue de travail ou de palier, au travers de quelques pensées, “décousues“ pour les uns, pour les autres logiquement “assemblées“ comme on assemblerait un vin !
A défaut d’honorer ta table, l’ami, mais dans l’espoir de trouver cependant une place de choix dans ta bibliothèque, j’espère que ce breuvage-là offrira à ton subconscient des arômes, une robe et un goût des plus subtils !
L’homme est difficile à décrire, impossible à raisonner ; l’homme est “toujours“ un animal ; en évolution pour les uns, en régression pour les autres ;
une prise de conscience personnelle et collective sur cet aspect là me semble s’imposer toutefois !
A défaut d’aimer tous les vins, l’ami, aime et respecte plutôt la vie comme je peux l’aimer et la respecter.
Rien n’est plus beau qu’un soleil couchant, car on sait d’avance qu’on le retrouvera dès l’aube, empreint de nouvelles couleurs !
Ravi d’avoir passé ce moment en ton agréable compagnie, l’ami,
bien à toi.
1 : « L’Année terrible » est un recueil de poèmes de Victor Hugo publié en 1872. Il retrace l’année 1871, durant laquelle la France souffre, parallèlement, d’une guerre contre la Prusse et d’une guerre civile à Paris.
2 : « Les Illuminations » est le titre d’un recueil de poèmes en prose ou en vers libres composés par Arthur Rimbaud entre 1872 et 1875, et publié partiellement en 1886 puis, dans son intégralité, à titre posthume, en 1895.
3: « L’Espoir » est un roman écrit par André Malraux qui a paru en décembre 1937 aux éditions Gallimard ; il relate les évènements importants du début de la Guerre d’Espagne, du putsch militaire franquiste du 18 juillet 1936 à la bataille de Guadalajara en mars 1937, où les républicains sont victorieux.
4: « Une saison en enfer » est un recueil de poèmes en prose d’Arthur Rimbaud, publié à compte d’auteur en octobre 1873.
5: Recueil de 37 poèmes publié en 1852, « Émaux et camées » est le sommet de l’art poétique de Théophile Gautier.
6: « Les Amours jaunes » est l’unique recueil de poésie du «poète maudit » Tristan Corbière, publié en 1873.
7: « La Cuisine Paléolithique » est un précis d’alimentation naturelle à travers 14 recettes, la cuisine à l’état brut comme il y a l’art brut. Joseph Delteil. Paru en 1972.
8: « Jeanne d’Arc » est un roman de Joseph Delteil publié en 1925 aux éditions Grasset et ayant reçu la même année le prix Femina.
9: L’Evangile revu et corrigé par Joseph Delteil, qui écrit la rage mystique au ventre, dans une débauche de mots. Publié en 1947.
10: « Les Chants de Maldoror » est un ouvrage poétique en prose de 1869, composé de six parties nommées « chants ». Il s’agit de la première des trois œuvres de l’auteur Isidore Ducasse plus connu sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont.
11: « Les Étrennes des orphelins » est un poème d’Arthur Rimbaud composé à la fin de l’année 1869.
12: Recueil de poèmes de André BRETON paru en 1968.
13: poème tiré de « Album de vers anciens ». Paul Valéry, paru en 1920.
14: « Clairières dans le ciel » est un recueil de Francis Jammes, paru en 1906.
15: « Le Parti pris des choses » est un recueil de poèmes en prose écrit par Francis Ponge, paru en 1942.
16: Avec « Le Nuage en pantalon », le futurisme, avec son pantalon de nuage annonciateur d’orages en blouse jaune tournesol, fait son entrée fracassante sur la place publique et la scène littéraire en Russie. Vladimir Maiakovski. Paru en 1915.
17 Symposium: Congrès de spécialistes, sur un thème scientifique.