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La dame au chien

La dame au chien se promenait ;

la dame au chien, devrais-je dire,

offrait aux passants son sourire,

son chien, des crottes à leurs souliers !

 

Quant aux passants, ô tristes sires,

ils ne se souciaient que du temps

qu’il faut pour aller en marchant

vite du Bénin au Zaïre,

 

de Bram à Castelnaudary,

de «l’Alaric» à «la Fajeolle»,

ou du vieux Blagnac à La Baule,

du vieux Trèbes au lac du Lampy,

 

ou bien du Sidobre à Graulhet,

ou bien de Nantes à Montaigut,

de Vérone à Honolulu,

du Géant vert chez les pigmés…

 

que sais-je !

 

je crois que la saison rend con !

plus personne ne rend les sourires,

l’esprit s’encombre de délires

et les souliers de déjections !

 

Pour moi, la dame au chien

promenait en laisse une idée,

– par innocence ou par bonté –

rien d’humain… ni vraiment canin…

 

une réflexion sur le temps ;

quelque chose de contemporain :

«Où vont ces gens, main dans la main,

moutonneux, hagards et bêlants !»

 

La dame souriait toujours,

son chien roulait du «popotin»,

les gens flottaient sur le chemin

et je rêvais encore d’amour !

 

Ainsi donc la philosophie

naîtrait à l’abri des regards,

de bon matin, sur les trottoirs,

d’une dame drôle, d’un chien bouffi ?

 

Ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha,

là, çà t’en bouche un coin, Socrate !

ne fais pas la gueule,

laisse donc les «cleps» lever la patte !

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