Histoire de sortir le derrière du hamac,
nous avions décidé de faire le tour du lac ;
les vacances ont ceci qu’elles sont abêtissantes,
aussi, prendre l’air frais et les senteurs des plantes
nous semblait être un exercice des plus sain
avant d’aller croquer le broutard au cumin !
nous marchions toujours main dans la main, d’un pas lent ;
d’un pas de juilletiste ou de convalescent !
Les joncs, épars, bordaient, comme de bien entendu,
les berges enracinées de la retenue
et les colverts allaient en bandes de copains
parmi les nénuphars et les touffes de plantain ;
l’eau laissait onduler ses gerçures légères,
quand les oiseaux poussaient la chanson forestière
orchestrée par un pic sur un billot de bois,
et nous suivions, radieux, la rive de guingois.
Nous évoquions le broutard au cumin, les toasts,
puis, ne sachant par quel biais, l’aporie de Faust ;
oui, l’âme vagabondant en de tels endroits,
amplement décalée allègue ce qu’elle perçoit,
aussi, nous respirions tant l’humus de l’esprit
que celui des fougères et des millepertuis !
il est de doux moments où tout vous appartient,
la terre et le ciel, l’amour, en un tournemain !
Bien. Naturellement, d’une éclipse de lumière,
(il est là métaphore), d’un buisson mellifère,
la lune et le soleil, d’un coup de cul rageur,
pieds par-dessus cap, dans l’exigence de nos cœurs
se sont frottés sur les trompettes de méduse ;
permettez de temps en temps que le corps s’amuse !
puis, pleins d’amour, nous avons repris le chemin
guidés par le fumet du broutard au cumin.
Quant à savoir pourquoi j’ai composé ces rimes,
sachez
que de toute anecdote la poésie se grime !