Vous voici revenues à l’antre des poètes,
la taverne où se lovent et l’amour et la mort
sur des couches de rimes, en un fringant décor ;
où la vérité, nue, pousse la chansonnette !
Vous voici revenues au bastion de la paix,
la demeure où l’esprit prime sur la matière !
vous voici revenues, tracas en bandoulière !
jetez au caniveau vos brides et harnais !
Vous voici revenues pour de fraîches partances
au pays illusoire de vos brûlants désirs,
au présent, sans passé et sans autre avenir
que l’envie de cueillir la fleur de jouissance !
Vous voici revenues, sereines, et attentives
aux murmures du vent qui flatte les persiennes,
au vieux souffle d’antan qui rudoie l’éolienne ;
à toutes ces pulsions que le texte enjolive !
Voici venu le temps des extases cycliques ;
vous changerez de vie, d’habitudes, de lit,
vous hélerez les cieux, braverez l’interdit,
assouvirez vos fantasmes métaphoriques !
Vous voici en un cercle d’amis, de copains,
où l’on vous tend la main ; ici, tous vous comprennent !
n’ayez d’appréhension, passez sous l’halogène,
parlez avec votre âme, votre cœur et vos mains !
Dans « la soie et le feu », ainsi naît le poète
au plus fort de la nuit, de tout entendement !
si mes sources sont sûres ? … bien évidemment !
dans « la soie et le feu » que traînent les comètes !
Sortez donc vos plumes qu’elles fassent trempette,
puis clamez haut vos vers, vos rimes à tue-tête !
« tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se pète… »
tant va la vie, chéries, que chaque instant se fête !