Un petit air de violoncelle:
la “Ballade pour un trois-quart“,
un va-et-vient de balancelle,
une capeline, un foulard,
une longue robe d’organdi,
sautoir Hermès et escarpins,
un rouge à lèvres Givenchy,
des gants résilles en satin,
des clés à cheval sur un sac,
table de bronze ciselé,
deux verres, ice et applejack,
une Jaguar bleue mal garée…
un saule pleureur, une barque,
une allée de quartz vert amande
bordée des trois statues des Parques,
des romarins en plates-bandes,
l’eau calme de la retenue,
carolins, mandarins, sarcelles,
des pizzicatos trotte-menu,
l’ombre furtive d’une ombrelle,
un subtil parfum de lilas
et des mésanges alentours,
des roses étagées ci-et-là,
deux cyprès chandelle dans la cour…
un violoncelle qui s’éteint,
une porte à petits carreaux
qu’on ouvre au museau d’un carlin,
un chien baveux, noir et lourdaud,
puis deux verres qui s’entrechoquent
dans un tintement de cristal
et de la musique baroque
entre les voiles du mistral,
une robe qui git à terre,
une Jaguar vitres ouvertes ;
juste une histoire d’adultère ;
une fleur de lotus offerte.