Je l’aime lorsqu’elle dort,
les cheveux en bataille,
la joue au pli du bras ;
je bois son souffle d’or
sitôt que s’encanaillent
deux soupirs sous son drap !
Je butine ses rêves
et cueille par brassées
les fleurs de son allant ;
prie pour que ne s’achève
ce voyage où Morphée
déploie tous ses talents !
J’hume alors les saveurs
de pays enchanteurs
où porté par le vent,
enfourchant les lueurs
de l’aube, le bonheur
exulte innocemment !
Je vole à se atouts
les braises de son corps,
la plume de ses nuits,
puis me blottis voyou
contre mon fier trésor
au creux de notre nid !
A l’abri du regard
indiscret des étoiles,
des déesses du ciel,
je tends à quelque écart :
à sa peau qui exhale
je recueille le miel…
un frisson nous parcourt ;
ses paupières mi-closes
chantent un avènement,
au timbre de l’amour
la nuit suspend ses roses;
tout est efflorescent !
Je l’aime au doux réveil
quand trois mots balbutiés
sont un enchantement ;
quand tout plein de sommeil
viennent de longs baisers
apaiser mes volcans !