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Et le monde appartient aux femmes

Copernic rêvassait à table,

Jean de La Fontaine à côté ;

l’un des deux déclamait des fables,

l’autre buvait une voie lactée…

 

les mots se mêlaient aux étoiles,

les morales à l’immensité.

C’est alors qu’un vaisseau sans voile

au coin des cieux fit son entrée ;

 

vaisseau sans mousse ni canon,

sans gouvernail et sans tonneau,

agrippant la vague au jupon,

épousant le vide et les flots…

 

quand sur le pont, un homme nu

de vie terrestre souriait

aux anges argentés puis aux nues,

aux mélodies qui l’emportaient.

 

Il gobait chaque girandole

de métaphores et les strophes

–  en alliances croquignoles –

perlaient à l’œil du philosophe !

 

Quand Copernic et La Fontaine

mouchèrent leur bout de chandelle,

de ces nébuleuses lointaines

gorgées de gaz et d’étincelles

 

nous parvinrent deux soupirs radieux ;

le poète avait rendu l’âme,

l’astronome les clés à Dieu ;

 

le monde appartenait aux femmes !

L’éducation religieuse

Depuis qu’un soir la « catéchèse »

me fit connaître le Saint Lieu,

« épinglé » mon nom sur une chaise

au pied de la croix du Bon Dieu,

 

depuis ce dimanche “fatidique“

où ma catéchiste endiablée,

parée d’attributs symboliques

d’une fin de siècle tourmentée

 

me fit l’honneur… vieille brebis…

après le rituel de l’office,

dans le fin fond d’une sacristie,

d’ « être » l’objet du sacrifice,

 

depuis,

 

entre chapelle et cathédrale

je cours l’œuvre dominicale,

j’offre mon âme, livre mon corps

aux crédos, aux confitéors !

 

du sacrifice j’étais “l’objet“,

de ma catéchiste “la victime“,

victime des cuirs qui l’habillaient,

de ses désirs les plus intimes…

 

je goûtais à la guêpière,

me délectais d’une fétichiste,

d’une mi-louve, mi-bergère,

“sous l’œil inquiet de saint Baptiste » !

 

Sapristi, je pris le pied!

et par ces divines pratiques

fais aujourd’hui mes dévotions

en quelques salles évangéliques

 

où trois ouailles sur les genoux,

sur les lèvres un nouveau cantique,

je prie, je confesse et j’absous

les rosières les plus angéliques !

 

hélas ; hélas et c’est atroce,

pour le séminaire je suis trop vieux !

au grand jamais mon sacerdoce

ne recevra l’appui de Dieu !

 

Heureux soit celui qui prêche l’amour,

les ébats, jamais n’ont rendu sourd!

La dame au chien

La dame au chien se promenait ;

la dame au chien, devrais-je dire,

offrait aux passants son sourire,

son chien, des crottes à leurs souliers !

 

Quant aux passants, ô tristes sires,

ils ne se souciaient que du temps

qu’il faut pour aller en marchant

vite du Bénin au Zaïre,

 

de Bram à Castelnaudary,

de «l’Alaric» à «la Fajeolle»,

ou du vieux Blagnac à La Baule,

du vieux Trèbes au lac du Lampy,

 

ou bien du Sidobre à Graulhet,

ou bien de Nantes à Montaigut,

de Vérone à Honolulu,

du Géant vert chez les pigmés…

 

que sais-je !

 

je crois que la saison rend con !

plus personne ne rend les sourires,

l’esprit s’encombre de délires

et les souliers de déjections !

 

Pour moi, la dame au chien

promenait en laisse une idée,

– par innocence ou par bonté –

rien d’humain… ni vraiment canin…

 

une réflexion sur le temps ;

quelque chose de contemporain :

«Où vont ces gens, main dans la main,

moutonneux, hagards et bêlants !»

 

La dame souriait toujours,

son chien roulait du «popotin»,

les gens flottaient sur le chemin

et je rêvais encore d’amour !

 

Ainsi donc la philosophie

naîtrait à l’abri des regards,

de bon matin, sur les trottoirs,

d’une dame drôle, d’un chien bouffi ?

 

Ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha,

là, çà t’en bouche un coin, Socrate !

ne fais pas la gueule,

laisse donc les «cleps» lever la patte !