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Les visites de Boadicée

Parfois, Boadicée, les nuits de lune noire,

le sourire éclatant des grands soirs de victoire,

sans un mot, sans un souffle apparait sur mon lit,

deux chardons violets roses dans ses roux frisottis.

 

Assise au fond des draps, une lance à la main,

un bouclier dans l’autre, en tunique de lin,

elle attend, immobile ; elle me fixe, elle me veille,

puis provoque l’instant où alors je m’éveille

 

coi de cette rencontre entre songe et réel !

Je me dresse en un mouvement révérenciel,

espérant, avant que l’émergence ne me quitte,

comprendre clairement l’objet de sa visite !

 

Elle parle ; je ne peux entendre son message,

 pas un son ne parvient à quitter son image ;

je tente d’établir entre nous quelque idiome…

comment communiquer avec Mrs fantôme ?

 

Si j’avance la main son image se brouille,

se distord et se meut, s’obscurcit et s’enrouille ;

pourtant, la reine ne me visite par hasard,

ni certainement pour me causer de César !

 

Connaîtrons-nous une nuit d’échanges fructueux ?

Aurais-je la faveur de ses derniers aveux ?

Chevaucherons-nous sur les rives de la Tas

pour la St George’s Day ou le prochain Christmas ?

 

Après un signe tendre toujours elle disparait…

et toujours à la lune noire, stupéfait,

je la retrouve assise sur un pendant de drap ;

pourquoi diable quitte-t-elle ainsi l’au-delà ?

 

Nous n’avons guère en commun, les icénes et moi,

que l’envie d’être en paix par les champs et les bois ;

mais la vie renferme tant de couloirs cachés…

voudrais-t-elle m’instruire d’un quelconque secret ?

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